Sister Kathleen Gallivan, SNDdeN
Directrice des soins spirituels : Brigham and Women’s Hospital, Boston, MA

Brigham and Women’s Hospital (« The Brigham ») est un centre médical académique à Boston, Massachusetts, avec un personnel d’environ 17.000 employés. Nous prenons soin de 800 patients internes, leurs familles et des milliers de patients externes qui viennent pour des soins spécialisés, de la région locale et aussi de partout dans le monde. En tant que directrice des soins spirituels, mon ministère inclut diriger un département d’aumôniers de nombreuses religions, offrir des soins à des patients et des familles, soutenir des employés de l’hôpital et un programme de formation pour des femmes et des hommes qui veulent devenir aumôniers professionnels. Tout au long de l’année, environ 20 étudiants sont en stage dans notre programme d’aumônerie.
Au cours de mes dix-huit ans à Brigham, j’ai expérimenté beaucoup de crises, y compris des gens blessés dans les bombardements du Marathon de Boston en 2005, le coup de feu tragique porté à un médecin de l’hôpital et des cas critiques provenant d’accidents et d’incendies ! La crise du COVID-19 a été pour moi l’expérience la plus interpellante. Depuis mars 2020, nous avons traité plus de 1.000 patients du COVID-19, avec plus de 200 qui ont demandé l’hospitalisation. La plupart sont très malades et beaucoup meurent. En visitant ma première patiente gravement malade du COVID-19, j’ai prié et je lui ai tenu la main jusqu’à ce qu’elle meure.

Durant la crise entière, notre personnel de l’hôpital et les aumôniers ont passé du temps important dans les chambres de patients du COVID-19. Sans visiteurs ou avec des visites limitées, des membres de famille incapables d’être avec des patients isolés, souffrent comme ceux qu’ils aiment, spécialement les individus mourants. Nous devenons l’extension de la famille et nous essayons de connecter les patients et les familles en utilisant des téléphones portables, des smartphones et Zoom. Comme aumôniers, en plus de notre responsabilité pour le soin des patients et des familles, nous sommes aussi responsables d’offrir un soutien attentif au personnel. En plus des souffrances imposées aux patients et aux familles, COVID-19 prend un terrible tribut sur les infirmiers, les médecins, le personnel de cuisine et de nettoyage, et leurs familles. La pandémie a restreint et distancé les événements prévus pour soutenir le personnel. Nos aumôniers offrent maintenant un soutien créatif, par un programme Instagram de messages quotidiens qui donnent de l’inspiration, et parfois avec des vidéos.
Initialement, j’avais répondu à une invitation à servir d’aumônière à « the Brigham », pour un interim d’un an, mais très vite je me suis sentie chez moi dans ce merveilleux ministère. Avec les mots de Frederick Buechner : « La place où Dieu vous attend est la place où votre joie profonde et la faim du monde se rencontrent. » Ceci a été vrai pour moi alors que je viens juste de terminer dix-huit ans dans ce ministère. Comme nous expérimentons maintenant une nouvelle manifestation du virus dans l’hôpital, l’anxiété se cache chez beaucoup de personnes. Le temps change et il pourrait y avoir une autre vague avec un temps plus froid. Ce ministère peut être stressant et fatigant. Cependant je suis profondément bénie de connaître l’appel de Dieu à la place où je trouve ma propre joie profonde et où je peux répondre à une petite partie du monde, affamé d’une connexion avec le sacré.

J’appartiens à un groupe de travail de santé mentale à l’hôpital. La direction du « Brigham » reconnaît que s’occuper des besoins spirituels de la communauté entière est une partie vitale du soin total des patients, familles et employés. Cette responsabilité m’appelle à réfléchir en tant que Sœur de Notre-Dame de Namur (SNDdeN) à mon ministère dans les soins de santé. Je peux vivre notre charisme en voyant la bonté de Dieu parmi les gens avec qui je chemine. Je fais l’expérience de la bonté de Dieu dans mon personnel qui représente souvent la figure de Dieu à ceux qui sont souffrants, accablés ou mourants. La bonté de Dieu resplendit dans nos médecins et infirmiers qui soignent leurs patients avec compassion. Je vois la bonté de Dieu dans un employé qui vide ma corbeille à papier chaque jour, alors qu’il travaille de 15h30 à 23h après avoir travaillé la journée dans un autre hôpital.
Je prie pour refléter la bonté de Dieu à tous au « Brigham » à travers mon ministère.